Discussion http://lc.cx/W7T à propos des vidéos de Pierre Vermersch
Un lien précédent sur une autre vidéo de Pierre Vermersch m’a permis de mettre une référence théorique et explicite sur la posture et la démarche que j’essaie de mettre en place lors des entretiens que je mène depuis de longues années.
J’ai eu l’occasion, comme d’autres intervenants, d’utiliser ce mode de recueil d’information, depuis les années 1990 pour ma part, lors des formations dites « pour apprendre à apprendre ». Durant ces sessions de formation ce n’est pas le « pourquoi » qui questionne le ou les participants mais le «comment vous pouvez expliquer cela ? » « à votre avis, comment peut-on faire ? ».
La recherche de l’expression de la manière de faire, m’est apparue depuis que j’interviens sur ces démarches comme menant directement à un positionnement du même type lors des accompagnements à la construction de projet professionnel ou d’action à mener.
La question « comment pensez-vous concrètement faire ? », proposée sans jugement dans un espace et au sein d’un échange où la confiance a été établie, permet à la personne concernée d’expliciter les étapes.
L’explicitation en permet une meilleure appropriation, tant par le fait de se l’entendre dire que par celui de chercher à l’exprimer aussi clairement que possible. Un questionnement pourra permettre de compléter les phases omises, survolées, théoriques ou abstraites.
L’entretien d’explicitation correspond, je crois, à l’essence même de l’accompagnement d’une VAE. Le sujet doit en effet expliquer ses manières de faire comme il le ferait en transfert de compétences, pour la formation d’un collègue auquel il voudrait donner tous ses « trucs », tout son vécu sur une tâche ou une activité déterminée.
Dans le cadre des bilans de compétences et éléments de recherche d’emploi un entretien de ce type facilite le repérage des éléments qui peuvent exprimer son plus haut niveau de compétences ou de performance sur un point précis. Il est sûrement plus explicite de donner un exemple précis et choisi à cet effet pour indiquer son niveau de capacité à utiliser Word, par exemple, plutôt que d’indiquer que l’on « maîtrise Word ».
L’entretien d’explicitation s’intègre, me semble-t-il, aux démarches de développement cognitif en tant que questionnement structurant. Mais j’enfonce peut-être une porte déjà ouverte. Cette réflexion n’est actuellement pas neutre dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle et de la mise en place du CPF. Le champ de mise en œuvre de ce dernier ne sera lié qu’aux formations qualifiantes, certifiantes ou diplômantes ou correspondant au Socle commun des connaissances et compétences.
Les formations « pour apprendre à apprendre » entrent, si j’ai bien compris, dans le Socle commun. Donc si l’entretien d’explicitation entrait dans le champ du concept « apprendre à apprendre » il deviendrait éligible au CPF !
Ai-je dérapé ?
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