Réflexion PRO MTP  Est-il trop tard pour élargir les conditions d’accès via le CPF?

Rappel : certains travailleurs ne peuvent bénéficier du bilan de compétences. (expérience professionnelle inférieure à 5 ans principalement, âge inférieur à 26 ans…).

Ce fait a induit la réflexion des partenaires sociaux et conduit à la création des CEP. (Conseiller en Evolution Professionnelle). Le rôle du CEP n’est pas lié uniquement à ces personnes puisqu’il est accessible à tout travailleur.

Mais « Le nez un peu trop dans le guidon » selon certains participants à la définition et à la création des CEP, ils se sont aperçu, mais un jeu tard, qu’ils mettaient peut-être en jeu l’existence même du bilan de compétences (ou des prestataires). C’est, du moins, ce que j’ai compris lors du jeudi de l’Afref à ce sujet. Ce fait est d’autant plus vrai que nombre de bilans s’effectuaient dans le cadre du DIF alors que le bilan n’est plus accessible dans celui du Compte Personnel Formation qui le remplace.

Madame El Kohmri prévoit d’inclure le bilan de compétences dans le cadre du CPF.

Est-ce gagné pour autant ? Hé bien non , car le diable se cache souvent dans les détails.

Selon l’article 22 de la version du projet de loi en date du 16 février, il apparaît en effet que « sont également éligibles au compte personnel de formation, dans des conditions définies par décret […] les actions de formation permettant de bénéficier de prestations de bilans de compétences, pour les personnes n’ayant pas droit au congé bilan de compétences mentionné à l’article L. 6322-42 »

Cette intégration n’est prévue QUE pour les travailleurs qui ne peuvent pas bénéficier aujourd’hui du bilan. Donc TOUS LES AUTRES EN SERONT EXCLUS : la majorité en somme.

Et sur le plan de la cohérence ? A quoi joue-t-on puisque la génèse du CEP repose sur le fait de donner une réponse à ce public ? N’aurait-il pas suffi de simplement faire une telle ouverture du droit à un bilan de compétences à tout bénéficiaire du CPF ?

Une récente enquête menée par nos sources indique que 23 % des personnes qui engagent une VAE l’ont fait à la suite d’un bilan de compétences. La VAE est un levier stratégique de la réforme de la formation, pour quelle raison en tarir des sources importantes ?

Alors pourquoi mettre tant de restriction à une prestation qui fonctionne, qui sert tant aux salariés mais également par voie de conséquences aux entreprises par les dynamisation de parcours. Je ne parle même pas des obligations sociales de la gestion des parcours professionnels auxquelles le entreprises sont maintenant tenues.

Certains partenaires sociaux semblent rechigner à comprendre toute la dimension tant en matière de formation, que de construction d’une autonomie professionnelle propre, ou d’une mise en perspective tant personnelle que professionnelle qu’engendre le travail mené dans nombre de bilans. Auraient-ils peur d’un gain d’autonomie des salarié en matière de parcours professionnel ?

Résultat pourcentage VAE suite à un bilan