La présentation de cette réflexion en 2019 avait laissé sceptiques nombre de partenaires de la branche professionnelle régionale de la Formation. Et pourtant …..

 

I Evaluation d’une AFEST par la démarche VAE

  1. Quelques rappels de l’esprit de la VAE

L’objectif d’une VAE est d’attester de ses compétences à partir de l’explicitation de ses savoir-faire (et de le faire savoir). Cette explicitation conduit le candidat à prendre du recul vis-à-vis  des situations professionnelles, extra-professionnelles voire personnelles. Il doit ainsi repérer, choisir celles  qui peuvent exprimer son plus haut niveau de compétences ou de performance sur des activités définies par un référentiel particulier au titre, diplôme ou  certificat visé.

Cette démarche consiste donc à formaliser ses pratiques, à passer de la pratique à la théorie quand l’enseignement, en général, apporte une théorie qui doit être ensuite mise en pratique.

Les évaluations nécessitent de ce fait des approches différentes. L’une repose sur la capacité de l’apprenant à prouver l’acquisition d’un savoir théorique et le second d’une capacité à faire, à dire comment il fait.

Dans le cadre de la VAE, le contenu de l’explicitation, le degré de finesse des analyses, la précision des détails expriment ce que la personne a acquis, son niveau d’acquisition et ce, quel que soit le mode d’apprentissage qui l’a mené à cette acquisition. Il pourrait en être de même pour une AFEST.

 

  1. L’évaluation d’une AFEST pourrait ainsi être la formalisation par l’apprenant des compétences acquises :
  • Ce que je ne savais pas faire avant et que je sais faire maintenant en indiquant DANS LES DETAILS ce qui lui permet de conclure cela.

 

  • Conditions d’une bonne mise en place du processus d’évaluation :
    • Formation des évaluateurs à une nouvelle approche.

Constat à ce sujet d’éléments de dysfonctionnement ou de faiblesse du dispositif de la VAE :

  • Nombre de membres du jury demandent aux candidats d’attester de connaissances et non de compétences.
  • Nombre de professionnels qui ont obtenu un diplôme des décennies auparavant ne prennent pas suffisamment en compte (dans leur posture de membre de jury) leur propre montée en compétences et demandent aux candidats d’en savoir autant qu’eux, eux qui ont ce même diplôme.

Ce changement de posture de l’évaluateur n’est pas simple et nécessite une formation / un accompagnement.

L’approche VAE a obligé, en effet, à un nouveau mode d’évaluation qui pourrait tout à fait convenir à la validation de blocs de compétences. Ces derniers pourraient ou non s’inscrire dans une démarche ultérieure de validation d’un titre, certificat ou diplôme

 

2.1.2 Comment faire concrètement :

2.1.2.1 Fournir une aide à l’explicitation : il est possible et souvent conseillé à un candidat à la VAE de se faire accompagner dans sa démarche d’écriture du livret 2. Il parait tout aussi naturel de penser qu’un accompagnement à l’explicitation des acquis d’une AFEST soit utile voire nécessaire.

Cette aide pourrait être effectuée

  • par des tuteurs précédemment formés eux-mêmes à l’entretien d’explicitation
  • par des intervenants extérieurs en fin d’une AFEST

2.1.2.2 Ce temps de formalisation et d’écriture, devra être comptabilisé en temps de formation. Ce travail constitue une étape de la formation à part entière.

Un des éléments qui freinent considérablement le dispositif de la VAE est que les cents ou cent cinquante heures d’auto-formation que constitue l’écriture du livret 2 ne sont pas libérées comme pour toute autre formation, or cette formalisation est bien un moment de formation.

 

II – SMSP

Comment intégrer des Situations de Mise en Situation Professionnelle dans le cadre de l’AFEST afin de permettre aux salariés de la mettre en place pour validation ou invalidation d’un projet professionnel dans le cadre d’une recherche de transition professionnelle (au sein d’un bilan de compétences par exemple). Actuellement seules les personnes inscrites à Pôle Emploi peuvent en bénéficier.

Jean-Louis Vincent,

Septembre 2019

 

Mise A Jour novembre 2022

Le Ministère promeut la « VAE inversé », voilà une avancée intéressante.

Suggérer aux entreprises de proposer des AFEST permettant la validation de blocs de compétences.

La mise ne place d’une évaluation et de la validation des blocs de compétences sera le challenge induit pour permettre à ce dispositif d’éviter les « usines à gaz ».

La mise en place de parcours qualifiants pourraient ainsi être un élément central des entretiens professionnels. La montée en compétences des salariés et par la même celle de l’entreprise qui en dépend.