Si cela peut encore servir à quelque chose, je souhaiterais ajouter encore un mot sur les réformes de la formation professionnelle.

> 1 – Il apparaît indéniable que l’exercice en profession libérale est visé, et est grandement atteint par les réformes successives et les obligations diverses, notamment celles prises dans le cadre du droit individuel à formation. L’évolution des pratiques auxquelles poussent les réformes conduit, du côté des formateurs, à une remise en cause très grave de l’exercice individuel, celui en profession libérale. Et cela, même s’il peut y avoir quelques bons côtés aux réformes.

> 2- Les réformes conduisent, en moyenne, à une baisse de 30% du chiffre d’affaires de tous les organismes de formation, peut-on lire ici et là… A quoi servent exactement les fonds non utilisés de la formation professionnels, qui peut bien avoir intérêt à ce que ces fonds soient non utilisés et ainsi stockés?! Il semble qu’une réponse claire à ces questions cache des intérêts et des accords qui dépassent complètement la base…C’est le mythe ou la réalité (?!) d’un fameux « deal » dont j’ai entendu parler…

Tous les formateurs sont donc concernés par un rétrécissement brutal du marché du droit individuel à la formation, et doivent s’adapter ou disparaître face aux nouvelles normes qui n’ont pas été toutes pensées pour eux, mais, plus ou moins, inventées contre eux.

> 3- La prochaine réforme doit, à tout prix, faciliter l’accès des libéraux aux marchés et rétablir l’accès direct pour les libéraux au marché du droit individuel à formation, en trouvant des solutions, par exemple pour l’accessibilité des libéraux aux certifications CPF. Il faut réclamer la création de pôles publics pour une accessibilité publique aux certifications CPF, et cela même si nous pouvons avoir accès ponctuellement aux certifications, en mettant en place des partenariats avec de grands établissements.

> Nous ne pouvons qu’espèrer que la prochaine réforme mette fin au plus vite à tous les blocages et absurdités du système qui finissent par le rendre pire qu’il n’était avant, et encore plus impraticable, non seulement du côté des professionnels de la formation, mais aussi des stagiaires eux-mêmes qui sont confrontés à un véritable parcours du combattant pour faire valoir leur droit à formation, y compris et notamment pour le CPF qui avait été annoncé comme la dernière trouvaille du siècle qui allait tout révolutionner!

> Enfin, s’agissant de la situation particulière des langues, on ne peut que s’étonner, qu’alors que l’on nous parle de « mobilité », de « marchés internationaux », de « management interculturel », « d’accueil multilingue » du public, que, 18 années après les années 2000, la plupart des dits partenaires sociaux ne prennent pas (ou bien trop peu) au sérieux l’apprentissage des langues dans l’organisation même du droit à formation, dans les branches respectives d’activités, tandis que le CPF a fortement aggravé la fragilité du marché de la formation continue en langues étrangères.

> Y-a-t-il vraiment, quelque part, en France, une volonté politique d’améliorer le fonctionnemment et l’accessibilité de la formation professionnelle continue, ou bien y-a-t-il depuis deux mandats présidentiels une volonté de faire de la formation professionnelle le terrain d’essai de la disparition à terme de l’exercice en profession libérale et indépendante?

> Je profite de l’occasion, cher Jean-Louis, de vous remercier pour le temps que vous consacrez localement et au-delà, à défendre la cause des indépendants et des libéraux du SYCFI, Je regrette de n’avoir que peu de temps, et donc de ne pouvoir faire plus, de mon côté, que de lancer des alertes sur la réalité de la situation dramatique et absurde que notre profession traverse.

Jérôme Barbier, Professionnel libéral de la formation est adhérent au SYCFI et à la CSFC-UNAPL. [Ses propos sur la réforme n’engagent que lui!]